Pour profiter des moments de liberté

Les grands établissements parisiens présentent en ces jours plusieurs expositions qui méritent d’être vues. Avant d’entrer dans le vif du sujet, signalons que le musée Picasso vient d’ouvrir ses portes après plusieurs années de fermeture. Sur plus de 5000 m², les chefs-d’œuvre du maître espagnol sont exposés dans des conditions exceptionnelles. Le succès public ne se dément pas depuis la fin octobre, et malgré l’attente, la visite s’impose pour tous les amateurs d’art !

Dans un genre très différent, les Archives nationales offrent aux curieux depuis quelques semaines une présentation remarquable de documents anciens sur la collaboration. Cette période sombre de l’histoire de France que beaucoup ont voulu oublier a été extrêmement importante dans la construction de la France contemporaine. Très pédagogique, les conservateurs, dirigés par Denis Peschanski spécialiste reconnu de la question, ont choisi de montrer par l’image et dans les faits comment s’est traduite l’influence politique de l’Allemagne sur le régime de Vichy. L’exposition pose aussi une des questions les plus importantes que les historiens tentent de démêler depuis des décennies : quel a été le degré d’implication des populations dans le processus collaborationniste ?

Enfin, en guise d’annonce, il faut savoir que les musées ne sont pas les seules institutions à proposer des expositions temporaires. Certaines fondations privées le font aussi, souvent avec un talent équivalent. À partir du 21 mars, la Fondation Custodia , dans le 7e arrondissement de Paris, propose une rétrospective consacrée aux dessins des grands maîtres italiens de la Renaissance : Raphaël, Titien et Michel-Ange. Les œuvres, venues pour la plupart du Städelmuseum de Francfort, permettront d’envisager les progrès dans la représentation anatomique réalisés au XVIe siècle mais aussi de confronter le style tellement différent de ces trois artistes géniaux.

Vendredi10MaiSemaine 19 | SolangeBPremier croissant